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Allemagne: Bassin houiller d'Aix-la-Chapelle


16/01/2019

Le bassin houiller d'Aix-la-Chapelle (Aachen) représente l'extrémité nord-est du bassin houiller du Limbourg, qui s'étend de la Belgique, à travers les Pays-Bas, jusqu'aux vallées de la Wurm et de l'Inde en Allemagne dans le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Bien que l'exploitation du charbon ait été dominante, des minerais de plomb, cadmium, fer et zinc ont également été extraits dans la région d'Eschweiler-Stolberg. De même, les mines de lignites situées autour d'Eschweiler/Inden et de Herzogenrath font partie de ce bassin houiller.
Les origines de l'extraction du charbon dans la région se trouvent dans les vallées fluviales de l'Inde et de la Wurm, qui coupent les filons. Le bassin d'Aix-la-Chapelle est considéré comme le plus ancien site d'extraction de houille en Europe ; en effet des mentions écrites existent dès le Moyen-Age. L'extraction du charbon dans ce bassin a pris fin en 1997, avec la fermeture de la mine Sophia-Jacoba à Hückelhoven.
Un peu plus à l'est se trouve le bassin minier rhénan caractérisé par ses immenses mines de lignite à ciel ouvert.

Principale source : Wikipedia

Grube Anna - Alsdorf

La mine Anna était une mine de charbon située à Alsdorf, appartenant à la société Eschweiler Bergwerks-Verein (EBV). Elle a été pendant de nombreuses années la plus grande mine du bassin houiller d'Aix-la-Chapelle.
Les premières prospections dans les environs d'Alsdorf sont lancées au milieu du 19ème siècle en raison de la forte demande de charbon. Les derniers sondages étant positifs, la société Honigmann et ses partenaires se voient attribuer 2 concessions (Anna et Maria) en 1848. La construction de la mine, nommée Anna, commence en 1850 avec le fonçage du premier puits (Hermann Schacht). La production de charbon débute en 1854. Un second puits est alors rapidement foncé (Josefsschacht). En 1862 une cokerie est mise en service, puis le 10 octobre 1863, la mine est reprise par la société EBV qui décide de poursuivre son développement. A cet fin, un second siège (Anna II) est construit à partir de 1865. En 1869 un nouveau puits (Franzschacht) est foncé sur le siège Anna I.
En 1903, la première batterie d'une nouvelle cokerie est mise en service. L'année suivante débute la construction du puits Eduard (Eduardschacht) sur le siège II. Il sera équipé d'une première machine d'extraction électrique en 1907, suivi d'une seconde en 1911. La même année, une deuxième cokerie est terminée ; avec un total de 402 fours dans 7 batteries, les installations de production de coke de la mine Anna sont parmis les plus grandes d'Europe. En 1921 est lancé le fonçage par congélation du puits Principal (Hauptschacht) sur le siège Anna I.
Le 21 octobre 1930 se produit l'accident minier le plus grave de l'histoire du bassin houiller d'Aix-la-Chapelle. Au total, 299 mineurs ont été tués par une violente explosion dans le secteur Anna II.
En 1951, les sièges Anna I et Anna II sont fusionnés pour former une seule mine. L'imposante tour d'extraction en béton du puits Franz, haute de 70 mètres, est construite en 1952. A partir de 1954, la totalité de la production de charbon est remontée par ce puits. Dans les années 1954 à 1957, la cokerie est modernisée avec la construction de nouveaux fours à coke. En 1972, la mine Adolf est concentrée sur la mine Anna. Pour cela une galerie est tracée à l'étage 860m pour relier les deux mines. Le record de production est atteint en 1975 avec 1 977 200 tonnes de charbon extraites.
Au milieu des années 70, les ventes de charbon deviennent de plus en plus difficiles. Pour cette raison, le Conseil d'Administration de l'EBV décide de poursuivre la rationnalisation, avec la fusion des 2 mines encore en activité, Anna et Emil Mayrisch. En 1979 est commencée la construction d'une galerie de près de 6 km pour relier les deux mines à l'étage 860m. Le 31 décembre 1983 marque la fin de l'extraction du charbon par la mine Anna, toute la production étant envoyée sur la mine Emil Mayrisch. Les puits de la mine Anna sont encore utilisés pour le service et l'aérage, mais le lavoir (traitement du charbon) est démoli. Les installations de la mine sont définitivement mises à l'arrêt le 30 octobre 1992 avec la fermeture de la mine Emil Mayrisch.

Après la fermeture définitive, la plupart des structures industrielles sont détruites. Sur le siège Anna I ont été préservés :
   • le chevalement du puit Principal (1914/1923),
   • le bâtiment des machines d'extraction du puits Principal (1922/1935), comprenant la machine d'extraction à vapeur 'ouest' GHH de 1922,
   • la centrale à turbines (1911/1928/1938), comprenant une turbine à vapeur Ljungström de 1938,
   • la sous-station électrique (vers 1900).
Sur le siège Anna II :
   • le bâtiment des machines d'extraction du puits Eduard (1906), comprenant 2 machines d'extraction électriques dont une de 1910/1911,
   • le bâtiment de l'ancienne forge,
   • les bains-douches,
   • la centrale électrique, plus tard atelier électrique principal (1906/1909),
   • le château d'eau de la cokerie (1905).

Je remercie Harald R. (Energeticon), Bernd M., Paul B. et Udo K. (NRW.Urban) pour leur aide dans la réalisation de ce reportage.

Ancien siège I : vues extérieures


Ancien siège I : machine d'extraction 'ouest' du puits Principal


Ancien siège I : centrale à turbines


Ancien siège II : vues extérieures


Ancien siège II : machines d'extraction du puits Eduard


Grube Adolf - Merkstein

La mine Adolf était une mine de charbon située à Merkstein, dans le bassin houiller d'Aix-la-Chapelle. Vers le milieu du 19ème siècle, la société Eschweiler Bergwerks-Verein (EBV) acquiert la concession des champs miniers de Merkstein, peu de temps après avoir pris le contrôle de la mine Ann à Aldsorf. Ce n'est qu'en 1899 que l'EBv lance la construction d'une nouvelle mine, qui prend le nom de l'ancien président du conseil de surveillance Adols Freiherr von Steffens. En 1908, le puits Adolf (Adolfschacht) atteint les couches de charbon à coke, et en 1909 il est relié à la mine Anna II qui assurera l'aérage des travaux souterrains. En 1911, le charbon produit est extrait par le siège Anna II. Ce n'est qu'en juillet 1913 que la mine Adolf extrait son charbon. Avec la mise en service d'un puits d'aérage en 1923, la mine Adolf devient indépendante.
Dans les années 30, un lavoir moderne est construit. La mine Adolf est la première en Allemagne à être équipée d'une unité de flottation pour le traitement du charbon. En 1958, la production maximale de la mine est atteinte avec 939 705 tonnes de charbon extraites. Au début des années 70, l'effectif de la mine était d'environ 2900 hommes.
Le 1er août 1972, la mine Adolf est concentrée sur la mine Anna et cesse d'extraire du charbon. Les deux mines ont été préalablement reliées à l'étage 860m. Le charbon restant est alors extrait par les mines Anna puis Emil Mayrisch jusqu'en 1982. Les installations de la mine sont démolies, mais les deux puits seront encore utilisés quelques années pour l'aérage et la descente du personnel. Ils seront toutefois finalement détruits. De nos jours, il ne subsiste que le bâtiment de la machine d'extraction du puits n°2 avec sa machine à vapeur de 1913 et 2 ventilateurs.


Zeche Sophia-Jacoba - Hückelhoven

La mine Sophia-Jacoba était une mine de charbon (anthracite) située à Hückelhoven-Ratheim. Elle était la mine la plus septentrionale du bassin houiller d'Aix-la-Chapelle.
Au XIXè siècle, le bureau minier d'Aix-la-Chapelle considérait qu'en raison des conditions géologiques, il n'était pas possible de trouver des couches de charbon à l'est de la rivière Rur. Toutefois, l'entrepreneur minier Dürener Friedrich Honigmann avait une opinion différente et a commencé en 1885 des sondages dans la région de Hückelhoven, Millich et Schaufenberg. Les résultats furent positifs mais il fallut attendre l'arrivée du chemin de fer à Hückelhoven en 1911 pour que soit débuté le fonçage des puits 1 et 2. Avec l'achèvement du puits 1 en 1914 est produit le premier charbon. Le puits 2 sera terminé en 1919. En 1927 commence le fonçage du puits 3 qui sera équipé en 1934 d'un grand chevalement métallique. La même année, le puits 4 est mis en service à Ratheim pour l'aérage et la descente de matériel. En 1936, l'effectif de la mine compte environ 4500 hommes.
Avec le développement de nouvelles zones d'exploitation, la direction de la mine décide au milieu des années 50 de centraliser la production sur un puits principal. En raison de son emplacement central, le puit 4 à Ratheim est choisi. Il est équipé d'une tour d'extraction en béton (architecte Fritz Schupp) mise en service en 1959. L'effectif atteint alors son maximum avec 5669 employés. A noter que dans les années 50, la mine Sophia-Jacoba aurait dû être connectée sous terre avec la Staatsmijn Beatrix aux Pays-Bas. Le déclin de l'industrie houillère européenne a empêché l'exécution de ces plans ; la mine Beatrix est fermée en 1962 sans jamais avoir extrait de charbon.
En 1960 est mis en service le puits 5 à Wassenberg-Rosenthal (personnel et matériel) et débute le fonçage puits 6/HK (Helmut Kranefuss), à proximité du puits 4. Il sera équipé d'une tour d'extraction en béton en 1964 et assurera l'extraction du charbon, le puits 4 étant dédié au personnel et au matériel. Deux autres puits seront foncés ultérieurement pour assurer l'aérage (puits 7 et 8). En 1973, la société néerlandaise Robeco NV a repris la mine. En 1979, le siège central 4/6 est complété par une installation d'homogénéisation du charbon, puis d'un tout nouveau lavoir en 1983. En novembre 1991, la décision de fermer la mine en 1997 est prise. C'est ainsi que le 27 mars 1997 est produit le dernier charbon ; la mine est définitivement fermée le 30 juin 1997.
Aujourd'hui la plupart des installations de la mine ont été démolies. Sur le siège 1/2/3, seul le grand chevalement métallique du puits 3 a été conservé. Sur l'ancien siège 4/6, on peut encore voir le bâtiment circulaire du lavoir à charbon, vidé de ses équipements (vendus en Chine).

Ancien siège 1/2/3


Ancien siège 4/6


Bassin minier Rhénan : mine de lignite à ciel ouvert de Garzweiler

La mine de Garzweiler est un site d'extraction de lignite à ciel ouvert, qui tire son nom du village de Jüchen-Garzweiler en Rhénanie-du-Nord-Westphalie à l'ouest de Cologne. Cette mine, exploitée parRWE Power AG,fait partie du bassin minier rhénan qui compte 3 autres mines à ciel ouvert en activité (Hambach, Inden, Zukunft). La mine est composée de 2 secteurs séparés par l'ancienne autoroute A44 : Garzweiler I à l'est et Garzweiler II à l'ouest. La mine de Garzweiler (plus tard appelée Garzweiler I) est exploitée depuis 1987. Elle est issue de la fusion des zones d'exploitation Frimmesdorf-Süd et Frimmersdorf-West. Frimmesdorf-Süd a été créée vers 1960 par la fusion des mines Neurath et Heck, dont l'histoire remonte au 19è siècle. Le site de Garzweiler II est beaucoup plus vaste et son exploitation a commencé le 18 juin 2006, pour une fin prévue en 2045.
Le gisement de lignite est de 1,3 milliard de tonnes ; 5 tonnes de mort-terrain doivent être dégagées pour produire 1 tonne de lignite, ce qui est favorable pour une telle mine à ciel ouvert. L'exploitation se fait à l'aide d'énormes excavatrices à godets dédiées au déblaiement des morts-terrains et à l'extraction du lignite. Ce lignite sert principalement de combustible pour les centrales thermiques de Frimmersdorf et Neurath, situées à proximité. L'acheminement depuis Garzweiler s'effectue par la voie ferrée connue sous la dénomination de Nord-Süd-Bahn (chemin de fer nord-sud) appartenant à la RWE Power AG.
Le projet Garzweiler requiert l'évacuation et le déménagement de localités entières. Dans le cas de la mine Garzweiler II, douze villages et 7600 habitants seront touchés. Des tronçons d'autoroutes doivent également être déplacés.


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