Le puits San Aquilino est le plus ancien des mines d'Almadén. Connu en 1543 sous le nom de 'Torno de la grúa', ce puits a atteint une profondeur de 378 mètres, jusqu'au 14e étage de la mine. Le chevalement métallique de 16 mètres que l'on peut encore voir aujourd'hui a été installé au début du XXe siècle. Le puits San Aquilino est équipé d'une machine d'extraction électrique à bobines pour câbles plats en acier.
Machine d'extraction
Le puits San Teodoro se trouve quelques dizaines de mètres à l'est du puits San Aquilino. Ce puits a son origine au XVIIIe siècle et était le principal puits d'extraction jusqu'à la construction du puits San Joaquín, dans le Cerco de Buitrones.
Tout comme le puits San Aquilino, San Teodoro a été remodelé au cours de son histoire. Il y a des preuves de l'installation d'un treuil entraîné par des chevaux au milieu du XVIIIe siècle, et d'un nouveau treuil, avec l'arrivée de l'électricité à Almadén en 1920. La modernisation de 1962 lui donne son aspect actuel avec une tour d'extraction à poulie Koepe bicâble qui déplace deux cages à deux étages et atteint une profondeur de 522 mètres, jusqu'au 19e étage de la mine. Il était utilisé principalement pour le personnel. A noter que ce puits se démarque d'un point de vue technologique, avec la première machine à vapeur installée en Espagne pour l'exhaure.
En 1955, un accident est survenu au puits San Aquilino en raison de son mauvais état en-dessous du 9e étage. Il a donc été fermé au-delà du 9e étage. La construction d'un nouveau puits est alors devenue nécessaire. C'est ainsi qu'est démarré à la fin des années 50, le fonçage du puits San Joaquín à l'ouest des deux autres puits, dans le Cerco de Buitrones. Equipé d'un chevalement métallique et d'une machine d'extraction électrique à tambour GHH/Siemens, il est mis en service en 1961. Il atteindra la profondeur de 716 mètres, jusqu'au 25e étage la mine.
Le puits San Joaquín est modernisé en 1975 par l'installation d'une grande tour d'extraction à poulie Koepe, comprenant une cage pour le transport du personnel et du matériel et un skip de grande capacité pour l'extraction du minerai.
Ancienne machine d'extraction
Cette machine d'extraction électrique à tambour GHH/Siemens date de la construction du puits San Joaquín. Elle est restée en service jusqu'à l'installation de la tour d'extraction, le bâtiment qui l'abrite ayant été préservé.
Ce four est le plus ancien du site minier. Le four à aludels est inventé à Huancavelica (Pérou) en 1633 par Lope Saavedra Barba. Il est introduit en Espagne en 1646 par Juan Alonso Bustamamte qui leur donna son nom. Il est entré en service en 1720 et a fonctionné jusqu'en 1928 ; il sera remplacé par les fours d'Almadén. L'implantation du four de Bustamante a marqué une avancée fondamentale dans l'histoire de la technologie du mercure, qui a contribué de manière décisive au boom de sa production. On estime que 46 000 tonnes de mercure ont été produites par ce four.
Le minerai est placé à l'intérieur du four en briques réfractaires. Une fois le four en fonctionnement, de la vapeur de mercure est générée et passe à travers des orifices d'où sortent plusieurs tuyaux composés d'aludels en céramique. Le mercure s'y condense et coule dans le canal en forme de 'V' par des trous percés dans la partie inférieure des aludels. Avant de procéder à une nouvelle cuisson, les aludels sont démontés et nettoyés pour récupérer le mercure qui reste sur leurs parois. Il fut restauré en 2003.
Le four de Bustamante sera remplacé par les fours Almadén et Cermak-Spirek. Ce sont des fours modernes, caractérisés par un chargement continu, la possibilité de régulation et une amélioration de la condensation. Destinés au traitement du minerai grossier, les fours d'Almadén ont fonctionné de 1905 à 1954. Les fours Cermak-Spirek étaient utilisés pour traiter le minerai fin. Une cheminée ayant appartenu aux fours Cermak-Spirek est le seul témoignage qui subsiste de l'ensemble des fours utilisés à Almadén pendant la première moitié du XXe siècle.
De 1954 à juillet 2003, les 4 fours Pacific-Herreshof ont été en service à Almadén. Ils ont remplacé les fours Almadén et Cermak-Spirek. Le minerai était concassé jusqu'à une taille maximale de 25 mm puis introduit par la partie supérieure du four, effectuant un mouvement en spirale lors de sa descente. Les fours, chauffés au propane, atteignait une température de 750°C, réduisant le temps de grillage à moins de 2 heures. Sous l'action de la chaleur et de l'oxygène de l'air, le sulfure de mercure se décompose en vapeur de mercure et dioxyde de soufre. Le mercure gazeux, après avoir traversé un cyclone qui élimine la poussière, rejoint des batteries de condenseurs, dans lesquels le mercure liquide est collecté. Après traitement, il était possible de récupérer près de 95% du mercure propre. Le mercure était ensuite transféré par des tuyaux jusqu'à l'entrepôt, où il est stocké dans des bassins recouverts d'eau pour empêcher son évaporation.
Le minerai provenant des mines de Las Cuevas et El Entredicho possédait une forte teneur en soufre et, par conséquent, les émissions produites pour l'usine métallurgique dépassaient les limites autorisées. En 2002, les dernières quantités de minerai issues de la mine d'Almadén sont traitées et la mine d'El Entredicho est épuisée. Pour traiter le minerai de la mine de Las Cuevas, une nouvelle unité de désulfuration des gaz a été installée, jusqu'à la fermeture en juillet 2003.
L'ensemble de l'usine métallurgique avec ses 4 fours est intégralement conservée dans le parc minier.
Dans le parc minier, d'autres bâtiments liées à l'exploitation ont été conservés : menuiserie, forge, ateliers mécaniques et électriques, salle des compresseurs, bureau des plans et d'administration de la mine... Il est également possible de voir le ventilateur de la cheminée Robbins, foncée en 1982 jusqu'au 14e étage de la mine pour l'aérage du quartier 'Rama Sur'.
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