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Pozo Casares - Minas del Bierzo Alto (Castille-et-León)


31/12/2017

Le puits Casares était une mine de charbon souterraine (anthracite) située à Tremor de Arriba, petite ville minière espagnole dans la province de León, Communauté Autonome de Castille-et-León. Elle fut définitivement fermée en 2016 en raison de la difficulté de signer des contrats de vente de charbon aux centrales thermiques de la région. Une mine à ciel ouvert fut également exploitée au nord-ouest de Tremor de Arriba.
Peu d'informations historiques sont disponibles sur cette mine centenaire. Dans son histoire récente, elle appartenait à la compagnie Alto Bierzo du groupe minier Lamelas Viloria. Vers les années 2010, la mine rencontre d'importantes difficultés et alterne périodes d'activité avec périodes de chômage technique. En septembre 2010, 14 mineurs s'enferment au fond de la mine pour réclamer le paiement de leur salaire et pour protester contre les incertitudes qui pèsent sur le secteur. En juin 2014, faute d'accord avec ses créanciers, la société Alto Bierzo se déclare en cessation de paiement, mais le puits Casares continuera à produire du charbon jusqu'en décembre. A la cessation de l'activité début 2015, quelques salariés seront conservés pour assurer la maintenance, notamment des pompes afin d'éviter l'ennoyage de la mine. La compagnie comptait alors environ 130 salariés, répartis entre la mine à ciel ouvert, le puits Casares, le parc à charbon, le lavoir et les bureaux.
En mars 2015, un homme d'affaires de Bembribre, José Simón Ramos Campanas, propriétaire de la société Minas del Bierzo Alto (MBA), rachète la société Alto Bierzo pour un demi-million d'euros. 80% des anciens travailleurs d'Alto Bierzo devraient être repris le 1er avril par MBA, soit 96 personnes, avec pour objectif de porter ce nombre à 110 à court terme en se concentrant sur l'exploitation du puits de Casares.
Malheureusement l'optimisme cède rapidement la place à l'inquiétude en raison de l'absence d'un accord efficace avec Endesa pour la vente de charbon aux centrales thermiques. Le manque d'implication du Gouvernement espagnol est également mis en avant. L'exploitation de la mine débutera tout de même en septembre 2015 avec l'incorporation de 30 mineurs. Lors de notre 1er passage en avril 2016, la mine était en activité, certes réduite. Cette période ne fut que de courte durée puisque lors d'un second passage fin novembre de la même année, nous avons constaté la fermeture de la mine.

Au jour

Les installations du jour comportent l'entrée du plan incliné vers le fond, d'où sort un long convoyeur à bande pour transporter le charbon jusqu'en partie supérieure du lavoir. La descente des mineurs se faisait sur des chariots comportant plusieurs marches ; le matériel était descendu dans des berlines. Chariots et berlines étaient mis en mouvement par un treuil monocâble situé dans un petit bâtiment en haut du plan incliné. On retrouvait dans ce bâtiment, sous le local du machiniste, une petite lampisterie.
Le lavoir, plutôt ancien et délabré, est installé à flanc de coteau. Le charbon lavé était stocké dans des trémies inclinées sur le flanc de la colline. Les camions étaient chargés en partie basse de l'installation. On retrouve aussi des ateliers (maintenance et préparation des bois), les bureaux, ainsi qu'un bâtiment comportant les vestiaires-douches et le local des compresseurs.
En contrebas du chemin menant à l'entrée du plan incliné se trouve l'ancienne galerie de roulage d'où sortaient les berlines chargées du charbon extrait dans les parties supérieures de l'exploitation. Un plan incliné aujourd'hui disparu permettait de remonter les berlines pleines sur l'autre versant de la colline, jusqu'au lavoir, où elles étaient déchargées.
Il semble également avoir existé une voie ferrée entre le lavoir et le puits Ladil, situé environ 1200 mètres au nord-est des installations principales (voir photos plus bas).


Le fond

La mine comportait plusieurs étages reliés entre eux par des plans inclinés, équipés de treuils (pour la descente des mineurs et du matériel) et de convoyeurs à bande pour le transport du charbon. Nous avons rejoint le deuxième étage en empruntant successivement deux plans inclinés. A chaque niveau, le transport du matériel est assuré par des locos à accus Trariasa. Nous n'avons malheureusement pas eu la possibilité de rejoindre la taille. Le charbon était extrait à l'aide d'un rabot dans des tailles boisées.


Ancienne galerie de roulage

Cette galerie de roulage était utilisée pour l'exploitation de la partie supérieure du gisement. Les berlines remplies de charbon y étaient tirées jusqu'au jour, puis remontées vers le lavoir sur un plan incliné. Elle a été tracée au rocher, les secteurs les plus instables étant consolidés par des cadres TH.


Retour au jour après la fermeture de la mine

De retour sur les lieux fin novembre 2016, nous avons malheureusement constaté l'absence totale d'activité, et surtout le démantèlement des installations du fond. Les berlines, locomotives, chargeuses, convoyeurs ont été remontés au jour, le câble du treuil du plan incliné coupé...


Pozo Ladil

Pratiquement aucune information n'est disponible sur cette petite exploitation située en bordure de route entre Tremor de Arriba et Espina de Tremor, à moins de 2 kilomètres du puits Casares. Elle appartenait également à la compagnie Alto Bierzo. Malgré l'abandon du site, les installations du jour sont en parfait état. Un plan incliné équipé d'une voie étroite faisait le lien avec le fond. Le charbon était remonté au jour par un skip circulant sur la voie étroite, tracté par un imposant treuil situé dans un grand bâtiment face au plan incliné. Le skip était déchargé automatiquement à son arrivée à la recette jour, puis le charbon repris par un convoyeur à bande jusqu'à une série de trémies de stockage. Le charbon était alors chargé dans des camions, pour être probablement traité par le lavoir du puits Casares tout proche. Le plan incliné était utilisé pour l'aérage des travaux souterrains du puits Casares, jusqu'à sa fermeture.


Téléphérique vers Brañuelas

Les mines du secteur Tremor de Arriba/Espina de Tremor étaient reliées à la ligne de chemin de fer León-La Coruña à Brañuelas par 2 téléphériques (plus de 10 km de long), dont il reste de nombreux vestiges (pylônes, stations intermédiaires). Ci-dessous quelques photos prises à Brañuelas, vers la station d'arrivée du téléphérique, en bordure de la voie ferrée.


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