La concession de l'Oudon-Maingué, située sur la commune de Segré, fut accordée le 3 janvier 1875. A l'origine, l'exploitation se faisait à partir d'un travers-banc, creusé à flanc de coteaux, en surplomb de l'Oudon. Ce travers-banc atteint les couches de magnétite à environ -250 mètres. En 1881, la concession de l'Oudon rejoint les trois autres concessions (La Ferrière, les Aulnais et Le Bois) regroupées dès 1878 pour former la 'Société des mines de fer de l'Anjou et des forges de Saint-Nazaire' puis la 'Société des mines de fer de Segré' en 1911.
Vers 1912 est décidé le creusement d'une descenderie par plan incliné, rejoignant le travers-banc par-dessous la rivière. Ce carreau minier est installé vers 1913. Il s'agit d'un véritable complexe extractif, comprenant, en plus de la descenderie, de nombreuses infrastructures liées aux différentes étapes d'extraction et de traitement du minerai. En 1931 les mauvais résultats liés à la mévente du minerai (notamment à cause de la crise métallurgique allemande) entraînent finalement la fermeture du site en 1934.
Il existe encore aujourd'hui de nombreux vestiges : chevalement, descenderie, bâtiment ayant abrité les treuils d'extraction et les compresseurs. Il subsiste aussi les grandes arches maçonnées, ayant supporté une voie ferrée sur laquelle circulaient les berlines de minerai.
La concession du Bois, située à cheval sur les communes de Noyant-la-Gravoyère et Nyoiseau, est instituée par le décret du 21 octobre 1874. Le secteur est reconnu en profondeur à partir des années 1880 mais ne voit les travaux d'exploitation débuter véritablement qu'au début du 20e siècle.
A l'origine, ce fut également un travers-banc creusé à flanc de coteau, au bord du ruisseau Misengrain. Cette galerie, utilisée pour la recherche du minerai, servit également en partie pour l'extraction, jusque vers 1911, année où fut foncé un puits ayant prit la dénomination de Bois I. Il appartient désormais à un privé qui aurait conservé un tronçon de chevalement.
Deux autres puits furent foncés sur la concession du Bois. Le premier est appelé Bois II, foncé en 1916 à une profondeur de -200 mètres et équipé d'un chevalement métallique. De ce premier chevalement, il ne reste que le faux-carré datant de 1916 ; en effet, en 1963 il fut modernisé par la construction d'une tour en béton, reposant sur quatre pieds, et supportant le système d'extraction (poulie 'Koepe'). A cette occasion, le puits fut approfondi à - 520 mètres.
A côté de la tour d'extraction il ne subsiste que peu de vestiges, comme quelques bâtiments et l'unité de fabrication des boulettes de bentonite ferrugineuse.
Enfin, le troisième puits est situé juste en face du Bois II et porte le nom de Bois III. Ce puits fut foncé en 1935 à une profondeur de - 400 mètres et équipé d'un chevalement métallique, érigé par la Société des Mines de Fer de Segré.
Une grande partie des équipements de surface, datant de 1935, est encore en place aujourd'hui (chevalement, bâtiment de la machine d'extraction, recette et traitement du minerai...). Les infrastructures de Bois III étaient identiques à celles d'origine de Bois II.
La Société des Mines de Fer de Segré a exploité le site du Bois II jusqu'au 31 juillet 1985, mettant ainsi fin à l'extraction du fer dans le Haut-Anjou.
Une fois extrait, le minerai ne peut pas être directement envoyé vers les hauts-fourneaux. En effet, il est de taille extrêmement variable (entre 50 centimètres et 50 microns) et contient des stériles. Sur le carreau de Bois III, les installations de traitement du minerai, datant de 1935, sont encore à peu près complètes. Dans ce bâtiment commun à la recette du puits, il est possible de suivre le parcours du minerai, de l'extraction à l'expédition. Après l'abattage, les berlines de minerai sont conduites au pied du puits d'extraction, dans le fond de la mine. Une fois encagée, la berline remonte au jour, jusqu'au deuxième étage du bâtiment, au niveau de la recette. La berline de minerai est alors sortie de la cage sur une voie ferrée, la conduisant vers le culbuteur. Une fois vidée, la berline reprend son parcours sur la voie ferrée, et prend la place d'une autre berline dans la cage, pour être redescendue au fond de la mine.
Après le culbutage, les blocs de minerai sont pris en charge par une chaîne à godets qui les conduit dans la partie la plus élevée du bâtiment (quatrième étage), où ils passent dans l'un des deux cribles trommel. Ces trommels sont d'énormes cylindres percés de trous, qui effectuent un premier tri, par taille, entre les blocs. Les plus gros descendent alors vers l'un des broyeurs primaires, d'où ils ressortent beaucoup plus fins.
Le minerai est alors dirigé vers les séparateurs magnétiques (cylindres tournants dans lesquels sont montés des électro-aimants) qui permettent de sélectionner les particules les plus riches en fer et de rejeter les matériaux stériles. Puis, le minerai ainsi traité était stocké dans des trémies en béton armé situées dans la partie basse à l'arrière du bâtiment, avant d'être expédié vers les haut-fourneaux.
Au rez-de-chaussée de la recette se trouve accolé le bâtiment des bains-douches pour les mineurs. On peut encore y voir les salles des pendus et 2 chaudières utilisées pour chauffer l'eau.
Bien que fortement dégradée par les voleurs de métaux et les pigeons, la salle des machines du puits de Bois III reste assez superbe. On y peut y voir deux compresseurs Ingersoll-Rand, un compresseur Atlas-Copco, et surtout la machine d'extraction à tambour bicylindroconique et le poste de conduite du machiniste. Les convertisseurs électriques ont été totalement vandalisés, mais les armoires électriques, intactes, sont très esthétiques.
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