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Patrimoine Industriel en région lyonnaise


Lyon fut pendant longtemps une grande ville industrielle (tissage de la soie, mécanique, automobile, chimie...), mais de nombreux vestiges de ce passé ont été rasés. Parmi les sites emblématiques du patrimoine industriel lyonnais, j'ai réalisé quelques images de l'usine TASE, déjà partiellement détruite, idem pour l'usine Rochet-Schneider (RVI) dans le quartier de Monplaisir. Dans le domaine de la production d'électricité, l'aménagement du canal de Jonage et l'usine hydroélectrique de Cusset sont toujours en service.
Voici une liste non exhaustive des lieux que j'ai prévus de photographier prochainement : l'ancien port Rambaud et la Sucrière, l'usine Bailly et les Grands Moulins de Strasbourg à Villeurbanne, l'usine des eaux de Caluire, l'entrepôt Bichat...

Le canal de Jonage et l'usine hydroélectrique de Cusset à Villeurbanne

Le canal de Jonage est une dérivation du Rhône construite pour alimenter l'usine hydroélectrique de Cusset à Villeurbanne, ainsi que pour assurer la continuité de la navigation en amont de Lyon. Il débute au niveau du barrage de Jons (construit en 1937) qui permet de déverser le surplus de débit dans l'ancien lit du Rhône. En aval de ce premier aménagement, se trouve le barrage de Jonage qui isole la partie aval du canal et l'usine de Cusset de tout débit venant du Rhône.
Un peu plus loin, en son milieu, le canal s'élargit pour créer le réservoir du Grand Large, qui constituait une réserve d'eau pour l'usine de Cusset. Il sert aujourd'hui de base nautique. Un peu avant le plan d'eau, le déversoir d'Herbens permet l'écoulement du trop plein en cas de panne de l'usine.
La centrale hydroélectrique de Cusset a été mise en service en 1899. Son aspect est aujourd'hui à peu près le même qu'à cette époque et elle représente probablement la plus ancienne centrale de cette taille encore en activité dans le monde. Aujourd'hui sa puissance électrique est de 74000 kW assurée par 15 turbines Kaplan ; 600 m3/h peuvent être turbinés au maximum.


L'usine des eaux de Saint-Clair à Caluire-et-Cuire

Cette ancienne usine de traitement des eaux est située sur les bords du Rhône à Caluire-et-Cuire. Construite en 1854 par Aristide Dumont pour la Compagnie Générale des Eaux, l'usine des eaux de Saint-Clair alimentait en eau potable différents quartiers de Caluire-et-Cuire (Montessuy, Saint-Clair) et de Lyon (Croix-rousse, Presqu'Ile). Elle fut mise en service en 1856 ; trois pompes à vapeur dites de Cornouailles produisaient alors 20 000 m³ d'eau par jour. Ces pompes mesurent 20m de haut et 13m de large pour un poids de 200 tonnes. Leur balancier de 35 tonnes s'actionne toutes les 6s, permettant ainsi l'envoi de 600 m³ d'eau par heure. Les trois pompes de l'usine de Saint-Clair ont fonctionné jusqu'en 1910 et les bassins filtrants ont été utilisés jusqu'en 1976. Deux des trois pompes furent démontées en 1938.
Aujourd'hui il subsiste de cet important complexe : une pompe pratiquement complète avec son cylindre vapeur et le balancier, deux bassins filtrants aux voûtes soutenues par une trentaine de piliers et une galerie d'aspiration, le bâtiment néoclassique abritant la pompe. L'ensemble, propriété du Grand Lyon, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1988. La pompe de Cornouailles est classée monument historique depuis 1991.
L'associationl'Eau à Lyonorganise des visites de cet ensemble exceptionnel. Je remercie tout particulièrement Jacques D. pour cette visite.


L'usine TASE dans le quartier du Carré de la Soie à Vaulx-en-Velin

Le Carré de Soie est un quartier en construction à cheval sur les communes de Villeurbanne et de Vaulx-en-Velin. Historiquement, c'est un quartier très industriel de l'est lyonnais où étaient présentes de nombreuses usines textiles traitant la soie, d'où le nom du quartier. Construite en 1925, l'usine TASE (Textile Artificiel du Sud Est) fabriquait jusqu'en 1980 des soies artificielles (rayonne). Elle a compté jusqu'à 3 000 ouvriers. Elle est aujourd'hui très largement détruite, mais une façade devrait être conservée dans le cadre d'un projet de réhabilitation.


L'usine RVI dans le 3e arrondissement de Lyon

L'ancienne usine RVI, appelée 'friche RVI' est une usine désaffectée qui fut occupée successivement par les entreprises Rochet Schneider (1901), Zénith (carburateurs), Berliet (1959) et Renault Véhicules Industriels. Cette importante usine du quartier Monplaisir cessa ses activités industrielles en 2000. Ce symbole ouvrier qui traversa tout le XXe siècle est désormais classé patrimoine industriel.
Depuis 2002, des artistes, des riverains, des militants, ont investi cet espace pour vivre une nouvelle expérience collective ; la ville de Lyon souhaitant développer de Nouveaux Territoires de l'Art a proposé une convention d'occupation des lieux.
En 2009, l'association CFA-RVI (Collectifs Friche Autogérée) regroupe plus de 100 ateliers, voit entre 300 et 400 personnes passer dans le lieu chaque année pour y travailler, y poser des réflexions, des échanges socio-culturels...


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