Vous êtes ici : Accueil > France > Mines et carrières souterraines > Mine de plomb-zinc PZ2

Mine de plomb-zinc PZ2 - Languedoc


Le premier filon de plomb argentifère du secteur fut découvert par un géologue en 1775. Plusieurs propriétaires se succédèrent ensuite, mais l'exploitation restait assez artisanale. Ce n'est qu'au début du XXe siècle que la mine devint véritablement industrielle, avec l'installation de nombreuses machines électriques, d'une laverie et la construction d'un long téléphérique pour faciliter l'évacuation du minerai. En 1932 la mine ferma suite à la chute des cours des métaux. Un renouveau eu lieu en 1967 avec l'ouverture d'un chantier par une importante compagnie minière. Cependant en raison de coûts d'exploitation trop élevés, la mine ferma définitivement en 1976.
Cette mine filonienne fut exploitée sur plusieurs niveaux dont deux ont pu être visités : le niveau supérieur est essentiellement constitué de grandes galeries datant de la période la plus récente. Le niveau inférieur est le plus intéressant ; il date probablement de la première moitié du XXe siècle et comporte un beau roulage avec une grande quantité de matériel minier. Les étages situés sous ce second niveau sont noyés et l'ensemble du réseau est aujourd'hui inaccessible.

Niveau inférieur

Cet étage ancien est constitué d'un long roulage encore équipé de sa voie ferrée et ponctué de nombreuses trémies de chargement du minerai dans les berlines. Son extrémité ne débouche plus au jour, d'où la montée du niveau d'eau au fur et à mesure que l'on progresse vers l'extérieur. Plusieurs passages ont été consolidés par de superbes boisages en excellent état. Les parements sont souvent recouverts de coulées de calcite dont la couleur varie du blanc pur au noir, en passant par le bleu, l'orange, le rouge... en fonction de la nature des oxydes métalliques dissouts par les eaux de ruissellement.
Du matériel minier est également présent dont quelques berlines et surtout deux superbes chargeuses à air comprimé Eimco. L'exploitation du minerai se faisait dans des dépilages situés au dessus du roulage, visibles mais inaccessibles sans équipement. Perpendiculairement à ce roulage, quelques galeries de recherche ont été creusées apparemment sans succès. L'une d'entre elles, de section rectangulaire, atteint plusieurs centaines de mètres de longueur.


Niveau supérieur

Cet étage se caractérise par de grandes galeries «trackless» rectangulaires, parfois boulonnées et grillagées, témoin des travaux les plus récents. Elles étaient parcourues par de puissants engins Diesel. La galerie principale s'enfonce assez loin dans la montagne ; elle a été tracée en élargissant l'ancien roulage que l'on devine en de nombreux endroits. Au dessus de nos têtes s'ouvrent parfois d'imposants dépilages hauts de plusieurs dizaines de mètres. Ils datent certainement de la précédente période d'exploitation. Il est malheureusement très difficile de les rendre en photographie.
Le point le plus remarquable de cet étage est l'étonnante cheminée «Robbins» creusée pour assurer un aérage efficace de la mine. Elle doit son nom au fabricant de la machine utilisée pour la forer. Près de l'entrée, une grande descenderie routière bien pentue et bétonnée fut ouverte mais elle disparaît assez rapidement dans le noyage.
Malgré l'ouverture de plusieurs kilomètres de galeries, les résultats ne furent pas à la hauteur et la mine fut abandonnée. Quelques sondages supplémentaires ont toutefois été réalisés en 1989. Il en subsiste un stock de «carottes» déposé dans une petite galerie en cul-de-sac.


© Sébastien Berrut 2007-2021 | Contact