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Mine de sel de Varangéville (Meurthe-et-Moselle)


27/02/2023

La mine Saint-Nicolas de Varangéville est la dernière mine de sel gemme en exploitation en France. La découverte de couches de sel gemme en 1820, lors d'un forage à Rosières-aux-Salines, marque le début de l'implantation d'une industrie salifère moderne à 20km au sud-est de Nancy au confluent de la Meurthe et du Sânon. Cette découverte est à l'origine de la mine de Varangéville, ainsi que de l'installation de nombreuses salines entre Einville, Rosières et Varangéville.
La création de la mine remonte à 1855, date de la fondation de la Société Daguin et Cie par Ernest Daguin et de l'installation d'une saline. La même année, débutent les travaux de fonçage du puits Saint-Maximilien tandis que l'exploitation de la mine commence en 1856. En 1868 a lieu le fonçage du puits Saint-Jean-Baptiste (puits actuel de service). En 1884, la Société Daguin et Cie devient la Société Marcheville Daguin et Cie.
En 1944, la société Salinière Lorraine loue puis achète la mine et la saline de Varangéville. Cette dernière absorbe plusieurs sociétés salinières en Lorraine et en Franche-Comté en 1967 et devient la Société Salinière de l'Est. L'année suivante sont regroupées les salines du Sud-Ouest de la France.
En 1968, la Compagnie des Salins du Midi et la Société Salinière de l'Est et du Sud-Ouest fusionnent pour donner naissance à la Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l'Est (CSME). Le groupe américain Morton Internationnal Salt Group lance en 1996 une OPA sur la CSME. En 1999, la CSME devient une filiale de l'Américain Rhom and Haas qui vient de racheter Morton. La holding 'Salins' est créée. Enfin, l'année 2000 marque la fin de l'aventure américaine avec la réintégration de la CSME comme filiale du groupe Salins.

Des nos jours, la mine possède 3 puits :
   • puits Saint-Jean-Baptiste - puits principal pour le service et l'extraction,
   • puits Saint-Maximilien - puits d'entrée d'air (le ventilateur d'aérage se trouve au fond comme souvent dans les mines de sel/potasse),
   • puits Rosières-Varangéville - ancien puits de la mine Rosières-Varangéville, maintenant retour d'air de la mine Saint-Nicolas.

Le puits principal descend à une profondeur de 160m qui permet d'extraire le sel gemme brut à la base d'une couche de 20m d'épaisseur (11ème couche ou 'grande couche'). La teneur moyenne en NaCl y est comprise entre 93 et 94% ; le pendage est très faible (1%).
Il faut noter que ce puits est trop étroit pour descendre les engins au fond. Ceux-ci sont donc démontés et découpés au jour, avant de descendre par le puits. Ils sont reconstruits dans l'atelier fond. Les pneus, eux aussi trop larges, sont comprimés entre deux machoires.

L'exploitation se fait selon la méthode dite des 'piliers abandonnés' : des galeries horizontales sont creusées suivant un maillage régulier de galeries perpendiculaires et parallèles à une galerie principale de convoyage du minerai. La galerie a une hauteur de 4m50, et une largeur de 13m ; il reste donc une épaisseur moyenne de 15m50 au toit et des piliers abandonnés à base carrée pour assurer un soutènement et une stabilité de la structure tant en surface qu'au fond de la mine.
Cette méthode d'exploitation a l'avantage d'offrir un maximum de sécurité tout en réduisant les coûts d'exploitation, car la faible proportion de minerai extrait peut être compensée par l'importance du gisement pratiquement inépuisable. L'abattage du minerai, entièrement mécanisé, est effectué en plusieurs phases :
   • le havage, ou sciage à la base du front de taille par une haveuse sur une profondeur de 4m50,
   • la foration (42 trous de 4m50 de profondeur et de 38mm de diamètre) par un jumbo de foration suivant un schéma déterminé,
   • le chargement de l'explosif (nitrate-fioul standard) à l'aide d'un camion-nacelle,
   • le tir déclenché sous la forme d'une série de petites explosions rapides permet l'abattage de 530 tonnes de sel,
   • le marinage (reprise du sel abattu au front de taille) par un chargeur-transporteur sur pneu jusqu'à une station de concassage primaire,
   • la mise en sécurité de la zone par purgeage et boulonnage du toit de la galerie.
Le sel gemme abattu est ensuite convoyé vers les installations souterraines de concassage et de criblage puis vers les chambres de stockage (galeries ayant jusqu'à 12m de hauteur).

La capacité de production annuelle de la mine est de 500 000 tonnes. La production actuelle moyenne est de l'ordre de 250 à 300 kT de sel gemme. La plus grande partie de la production est utilisée pour le déneigement des routes dont les besoins sont saisonniers et très variables selon les rigueurs hivernales.
La saline produit également par évaporation environ 600 kT de sel igné destiné pour 1/3 à l'alimentation, 1/3 à la chimie et 1/3 au traitement de l'eau. L'effectif total (mine et saline) est d'environ 260 personnes.

Source : Le Coin des Becs Salés et Le sel à l'intérieur des terres

Il est aujourd'hui possible de visiter la mine : https://www.visiteminedevarangeville.com/

Je remercie le Directeur, le Chef porion et tout le personnel de la mine pour avoir permis la réalisation de ce reportage.



  Vues extérieures



  Puits Saint-Jean-Baptiste : machine d'extraction et recette jour



  Puits Saint-Jean-Baptiste : recette fond et ses alentours



  Les chantiers du fond : havage, marinage, boulonnage, purge...



  Les installations de concassage/criblage au fond



  Puits Rosières-Varangéville (RV)



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