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Mine de Bulard - Bonac-Irazein / Ariège


16/01/2023

Les premières recherches dans la vallée d'Orle datent du milieu du 19ème siècle. Un affleurement de plomb argentifère est découvert à la Mail de Bulard en 1859. Plusieurs permis de recherche sont octroyés de 1860 à 1869, mais sans travaux. Il faut attendre 1890 pour que la société 'Castillon Mining Company' lance des recherches. Elle dépose une demande de concession en 1892. Celle-ci sera octroyée le 23 juin 1893 à la 'Castillon Mining Company', qui a déposé le bilan deux semaines plus tôt.
L'activité minière ne reprendra qu'en 1898 avec la création de la société 'The Mining and Smelting Company of Nescus'. Elle exploite le gisement de Bulard jusqu'en 1906. La concession est alors amodiée puis vendue au Syndicat Minier, fondé le 28 avril 1906.
L'activité est maximale en 1910, avec en moyenne 200 hommes occupés à la mine. Le minerai est traité au bocard d'Eylie, qui reçoit également le minerai de la concession de Sentein.
L'épuisement du gisement de Bulard est constaté dès 1913. Le 9 septembre de la même année, le Syndicat Minier vend les concessions de Sentein et Bulard à la 'Société Française des Mines de Sentein' (SFMS). Le Syndicat minier est mis en liquidation en 1914. La mine de Bulard ne sera que peu exploitée par la SFMS. L'activité, ralentie pendant la première guerre mondiale, s'arrête définitivement en 1919. Seuls des travaux de recherche et quelques glanages sont effectués dans les années précédant la fin des travaux. La SFMS est mise en liquidation en 1975, la concession devenant orpheline.

Au total, la mine du Bulard aura produit 98 000 tonnes de tout-venant dont 41 000 tonnes de blende (minerai de zinc) et environ 90 tonnes de galène (minerai de plomb).

La carreau principal de la mine se situe à environ 2400m d'altitude. On y trouve les baraques des mineurs et le départ d'un monocâble pour descendre le minerai. Mis en service en 1902, ce monocâble de type Etcheverry est divisé en 2 sections, d'une longueur totale de 4300m, pour 1550m de dénivelé. De nombreux vestiges de ce transporteur aérien jalonnent la montée, en particulier l'impressionnante station d'angle située à 1654m d'altitude.
Les travaux miniers souterrains s'organisent selon 6 niveaux principaux (nº0 à nº5) entre 2500 et 2700m d'altitude sur le versant français, très abrupt, de la Mail de Bulard. Un chemin taillé dans la falaise relie le carreau aux entrées des galeries.
Deux va-et-vient, d'environ 500 mètres de long, relient le niveau 3 au carreau de la mine (pour les minerais des niveaux 3 à 5) et le niveau 0 au carreau de la mine (pour les minerais des niveaux 0 à 2). Un autre va-et-vient, construit en 1910, relie le 'nouveau filon' au carreau.

Source : rapport Geoderis S2015/046DE - 15MPY24010

Je recommande la lecture du livre 'Mangeuses d'Hommes' de Claude Dubois sur l'épopée des mines du Bentaillou et de Bulard.

Vestiges du monocâble Etcheverry et sa station d'angle intermédiaire



  Le carreau de la mine



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